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Enseignement de la Shoah (mercredi 5 janvier 2011) Mutation-sanction pour l’enseignante de NancySanctionnée pour avoir trop enseigné la Shoah L’enseignante en histoire de Nancy accusée de manquements aux règles professionnelles dans l’organisation de voyages sur les lieux de la Shoah a fait l’objet d’une mutation, a-t-on appris mardi auprès du rectorat. La suspension, fin août, de Catherine Pederzoli, avait suscité une vive polémique, l’enseignante estimant que c’était l’enseignement même de l’extermination des Juifs durant la Seconde Guerre mondiale que l’on visait à travers elle. "Cette mesure sanctionne les manquements professionnels de Mme Pederzoli, qui a méconnu les règles de fonctionnement de tout établissement secondaire et refusé de se conformer aux décisions prises par le conseil d’administration", affirme dans un communiqué le recteur de l’académie de Nancy-Metz. "Contrairement à ce qui a pu être soutenu, il ne s’agit en rien de remettre en cause le principe des voyages organisés par celle-ci dans le cadre de son enseignement", ajoute Jean-Jacques Pollet. Catherine Pederzoli, qui avait été suspendue de son poste au lycée technique Henri-Loritz, avec maintien de son traitement, dispose de quarante-huit heures pour rejoindre le lycée Henri-Poincaré. La décision se situe au niveau 2 de l’échelle des sanctions, qui en compte 4, la plus lourde étant la révocation. Elle a été prise lundi par le recteur sur avis majoritaire de la commission paritaire de discipline, composée pour moitié de représentants de l’administration, pour moitié de représentants du personnel. "C’est un lycée beaucoup plus prestigieux que celui dont je viens. On peut dire que c’est une promotion, mais nul doute que c’est aussi une sanction", a dit Catherine Pederzoli. La communauté juive solidaire L’enseignante réfléchit avec son avocat parisien, Me Francis Terquem, à l’opportunité de faire ou non appel. "C’est l’enseignement de la Shoah qui a été jugé", dit-elle. "Le ministère le répète en boucle, tout va bien sur l’enseignement de la Shoah. Non, tout va mal." Âgée de 58 ans, Catherine Pederzoli, qui se dit juive et laïque, organise depuis quinze ans des voyages sur les lieux de la Shoah dans les pays d’Europe centrale avec l’association Déportation, persécution et mémoire. Elle s’était vu reprocher par un pré-rapport d’inspection de l’Éducation nationale des manquements au principe de laïcité dans l’enseignement de la Shoah qu’elle aurait abordé davantage à travers sa dimension mémorielle que sous l’aspect historique. Certains éléments de ce premier rapport, qui critiquait l’abus même du terme Shoah de la part de l’enseignante, avaient été qualifiés de "maladresses" par le ministre de l’Éducation nationale de l’époque, Luc Chatel. Le rapport reprochait également à Catherine Pederzoli d’être entrée en conflit avec le conseil d’administration du lycée à partir de 2009 quand celui-ci avait décidé de réduire le nombre de participants aux voyages à la suite d’incidents qui avaient marqué un séjour en Pologne. Il lui était fait grief d’instrumentaliser les élèves et de se présenter en victime de persécutions liées à la matière même de son enseignement. Catherine Pederzoli avait obtenu divers appuis à l’extérieur de l’établissement, notamment de la part du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) mais n’avait guère été soutenue en son sein, y compris par les syndicats. |