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Le mal moderne (mercredi 3 mars 2010) La France illettréeL’illettrisme, un mal qu’on croyait révolu 5 % des jeunes français de 18 ans ne savent pas lire du tout… 7% ont de "très faibles capacités de lecture" et 10 % sont qualifiés de "lecteurs médiocres". Au total donc 22% de la population en situation d’échec ou de quasi échec par rapport à la lecture c’est-à -dire par rapport à tout apprentissage. Ces chiffres effarants qu’on croirait venus d’un autre âge sont pourtant incontestables. Ils ressortent de la vaste enquête statistique conduite par l’Education nationale et le Ministère des Armées, à l’occasion de la Journée d’appel de préparation à la défense. Depuis la fin du service militaire, en 1997, cette journée constitue l’unique moment où sont regroupés tous les jeunes d’une même classe d’âge, l’occasion parfaite pour conduire une batterie de tests servant à l’Education Nationale afin de repérer les jeunes souffrant de carences d’apprentissage. Mais si on affine encore, ils ne sont que 65,5 % à ne connaître aucune difficulté de lecture. Et la France ne cesse de régresser par rapport aux autres pays de l’OCDE. La spécificité de la lecture c’est qu’au contraire du vélo, il ne suffit pas de l’avoir apprise une fois, il faut l’entretenir. Les 35 % de lecteurs mauvais ou seulement médiocres entre 18 et 25 ans verront leur problème s’amplifier d’autant plus que leurs difficultés les inciteront à ne pas pratiquer cette lecture qui leur demande trop d’efforts. Luc Ferry, ancien ministre de l’Education Nationale et auteur de Combattre l’illettrisme (Odile Jacob), explique que 80 % des enfants qui sortent du CP sans savoir lire n’y parviendront jamais. Ce qui est mis en cause ce sont les nouvelles méthodes pédagogiques qui consistent à comprendre le sens d’un texte dans sa globalité avant même de s’attaquer à la structure d’un mot, à la fonction d’une syllabe. Il s’agit donc de tirer la sonnette d’alarme pour que l’école reprenne son rôle élémentaire de donner à chacun les outils pour s’instruire indépendamment et s’insérer dans la cité. Le ministre de l’Education Nationale, Luc Chatel, a donc décidé de s’attaquer au problème, et multiplie les consultations. Dans l’entourage du ministère, on évoque les pistes à favoriser : lecture à haute voix, prêts de livre pour le week-end, acquisition du vocabulaire en maternelle… |